Paris sans Flamme...


Il est quinze heures lorsque j'arrive sur la Place de l'Hôtel de Ville de Paris. Déjà au loin, je pouvais distinguer les bannières tibétaines et chinoises qui avaient soudainement envahi le coeur de la capitale.


D'un côté, sous les fenêtres de Bertrand Delanoë, s'agite une multitude de drapeaux rouges étoilés. De l'autre, alors que le caroussel tourne désespérement vide, un attroupement attire mon objectif. Quelques partisans de la liberté et de la démocratie sont assis, en silence, entourés d'une dizaine de gendarmes massifs, armés, tout équipés.


Tout autour de cette grande place, des sympathisants au Tibet s'égosillent à coups de "Libérez les otages" ou encore "Pékin Assassin". Pas encore de réaction des forces de l'ordre.

Entre Chinois et Tibétains, seulement quelques mètres, une frontière, comme celle qui devrait séparer deux pays...et puis, des barrières humaines, celles des hommes de l'Etat français.


Soudain, me voici au coeur d'un mouvement de foule. Rien d'affolant. Les "pro-Tibétains" et les "pro-Chinois" en viennent pourtant aux mains. Mais les forces de l'ordre sont là. Pour repousser les vengeurs de la démocratie, évidemment, pas les autres.


D'où je suis, au coeur de la mêlée, je ne vois que des drapeaux flottés, des fanions distribués par Reporters Sans Frontières, ces fameux anneaux olympiques revisités en paires de menottes. Mais je distingue également les objectifs et les caméras des journalistes "infiltrés" entre les deux camps, sous la protection de ceux que certains ont déjà rebaptisés les "Action Men".


Quelques charges plus tard, le premier camion du convoi de la Flamme Olympique se présente devant la Mairie de Paris. Les bannières et les pancartes s'agitent, les huées se font entendre, les gendarmes se placent en rang d'oignon face aux manifestants.


Et puis, voici la flamme, enfin j'imagine aux cris de mes camarades démocrates puisque la masse humaine qui s'est formée au bord de la rue m'empêche de bien voir. Ce que j'ai vu, cependant, ce sont les camions publicitaires qui, malgré la polémique et les heurts, se doivent de défiler à travers la capitale. Evidemment, dictature ou pas, emprisonnements ou pas, génocide ou pas, les sponsors, eux, ne se sont pas remis en cause.


Quelques minutes s'écoulent encore sous les slogans et les huées puis c'est la dispersion. Que pouvions-nous faire d'autre ?

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