Kant, ou l’usage public et l’usage privé de la raison selon Robert Redeker.


Un an après le tollé qu’avait provoqué la publication des caricatures de Mahomet dans le quotidien danois Jyllands-Posten, une nouvelle affaire relance le débat sur la liberté d’expression et le caractère jugé islamophobe de propos tenus.
Il s’agit, cette fois-ci, de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui ce professeur de philosophie toulousain à la suite de la publication d’un article intitulé « Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? ».

Ce 19 septembre 2006, Robert Redeker, enseignant dans un lycée de la banlieue de Toulouse, publie une tribune dans les pages « Débats » du Figaro dans laquelle il critique l’Islam et décrit le prophète Mahomet comme un « maître de haine « ou encore « un chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame », comme le rappelle Le Monde dans son édition du 1er octobre dernier.
Depuis la parution de ces propos, Robert Redeker est menacé de mort et placé sous haute protection policière. « C’est difficile car il faut demander aux autorités de sortir, de faire un tour, de me détendre » explique-t-il aux journalistes du Nouvel Observateur, dans un article publié le 16 novembre, à la suite de la soirée de mobilisation organisée en soutien à Redeker.
En effet, de nombreuses fatwas ont été lancées contre l’auteur à l’initiative d’un « cheikh islamiste » comme le rappelle un article de soutien paru dans ces mêmes pages « Débats » du Figaro du 15 novembre.

De nombreuses personnalités ont participé à cette soirée de soutien qui se tenait à Toulouse le 15 novembre. Parmi elles, des philosophes (Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut), des journalistes (Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo, lui-même en procès pour la publication des caricatures de Mahomet, comme le rappelle Libération) mais également de nombreux membres d’associations tels que Mohamed Arbi (vice-président de « Ni Putes Ni Soumises ») ou encore Dominique Sopo (« SOS Racisme »).
Le quotidien du soir Le Monde reprend également le message de soutien prononcé Dominique de Villepin dans lequel le Premier Ministre prend fermement la défense du professeur : « Nous sommes dans une démocratie, chacun doit pouvoir s’exprimer librement dans le respect des autres ».
Dans un entretien donné sur France 2 le soir même, l’enseignant s’est dit très touché par cette mobilisation qui « grandit chaque jour » et souhaite être « le dernier à qui pareille mésaventure arrive ».

« Le politiquement correct menace-t-il le monde philosophique français » ? s’interroge L’Express. Libération, dans son édition du 16 novembre, rappelle que « c’est une tradition locale de blasphémer. Il ne faut pas s’en passer ».

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